Agréable baignade aux senteurs de bois et de fleur [PV]

« Mais qui est le demeuré qui a foutu ma chaussette droite à tendre avec son caleçon ?! »

« Keisukeeeee~. Arrête de beugler à 7 heures du matin, s’teuplaît. Y’en a qui essaient de dormir. »

S’immobilisant dans une position grotesque, la main tendue vers sa chaussette qui était attachée avec un caleçon sur le fil qui leur servait à faire sécher leurs affaires – on s’arrange comme on peut, hein ? – Keisuke referma la bouche, et tenta de faire le moins de bruit possible. Il avait oublié qu’aujourd’hui, on était dimanche. Et que par la même occasion, absolument toute l’école faisait la grasse matinée. En l’occurrence, le moindre petit bruit pourrait être considéré comme tapage nocturne, et notre pauvre petit Asakura se ferait tabasser par tout Kirei School avant même que l’heure du déjeuner ait sonné. Bah. Pour le moment, il n’y avait que ses camarades de chambrée qui avaient été réveillés. Ce n’était pas non plus catastrophique.
Quoi qu’il en soit, dans un geste rageur, Keisuke enleva la pince à linge qui attachait sa chaussette au caleçon d’un autre, la regarda avec dégoût, et se décida à prendre une autre paire. C’était peut être plus judicieux… M’enfin.
S’habillant en silence, tentant de se lisser les cheveux devant la glace ( il avait tellement bougé dans son sommeil qu’il avait des épis qui partaient dans tous les sens ), le jeune homme se dirigea à pas feutré vers la porte de sortie. Comble de malheur, dans l’obscurité la plus totale, il se cogna l’orteil contre une table de chevet, et étouffa un juron.

« Mais putain ! »

Un oreiller venu d’on ne savait où vola à travers la pièce et manqua de peu Keisuke, qui se hâta de sortir de la chambre. S’épongeant ensuite le front, sauvé, il prit la direction du hall d’entrée. A cette heure ci, la cafétéria n’était pas encore ouverte, et donc, aucun repas n’était servi.
En faisant le moins de bruit possible, le jeune garçon s’acheta une canette de soda et un pain au melon qu’il engloutit rapidement, avant de se rendre sur les terrains de sport, pour son jogging matinal.
Le temps n’était pas au rendez vous, et de la pluie était annoncée pour l’après midi. De ce fait, Keisuke trouva judicieux de s’entraîner le matin, avant que l’averse ne lui tombe sur la tête. Il fit donc plusieurs tours de terrains en se chronométrant pour voir s’il y avait eut du progrès, et resta là pendant plusieurs heures. Il savait que courir seulement 60 minutes serait trop peu, et qu’il n’arriverait pas à temps pour le déjeuner à la cafet’. Et puisqu’il était là, autant y rester…
Vers midi, il commença à pleuvoir, conformément aux prévisions météo. Il rentra donc dans les bâtiments pour y prendre une douche, se changea, et fila à la cafétéria pour déjeuner. Manquant de se fritter avec un mannequin qui lui était rentré dedans ( pas assez intelligent pour savoir où il allait, cet idiot ), Keisuke reprit la direction de sa chambre, s’attendant aux pires représailles de la part de ses colocataires, qu’il avait réveillé à une heure plutôt heu.. Matinale xD.

« Ohaaaa~yooo ? »

Passant sa tête à travers la porte, prêt à la retirer si jamais quelque chose volait ( oreiller, chaussures, optionnellement, un slip ), Keisuke constata avec un immense soulagement, que la chambre était vide.
Se grouillant donc de poser ses affaires et ses rechanges en tas au pied de son lit, le jeune homme fit un temps d’arrêt, réfléchissant à l’endroit où il pourrait passer l’après midi. Ses devoirs étaient finis, bouclés. Il n’avait pas pu aller à la bibliothèque la veille pour emprunter d’autres livres à lire, et il pleuvait. Donc niveau sport en plein air, c’était raté. Et puis comme tout le monde aimait paresser le dimanche, il n’était pas non plus question de disputer un match dans les terrains couverts. En clair, cette journée était pourrie, et fichue. Non seulement il allait s’ennuyer ferme, mais en plus, il se ferait lapider en rentrant dans la chambre 4 ce soir… pauvre, pauvre Keisuke T_T.
Optant finalement pour une après-midi détente ( faut bien profiter de la vie avant de crever, hein ? ), il prépara un sac avec son short de bain, sa serviette et autres babioles comme du déodorant – on sait jamais – et une barre de céréales – pour les petits creux – et s’en alla, sac et baluchon sur le dos, vers ZE espace détente de Kirei : le Rotemburo.
Depuis qu’il était arrivé à l’école, il n’avait pas eut l’occasion d’expérimenter ces sources chaudes, bien trop occupé avec ses études, le sport, la sieste et les calories à emmagasiner. Cependant, il ne pouvait renier le fait qu’il avait toujours été attiré par ce Rotemburo. Ses amis lui en avaient dit tellement de bien… et puis c’était le must pour un dimanche de Février. Même s’il serait tout seul, eh bien tant pis. Au moins, on lui ficherait la paix, et il pourrait roupiller tranquille. Pauvre petit Keisuke qui ne savait même pas ce qui l’attendait…

M’enfin. D’un pas fluide, notre petit châtain se coula dans les vestiaires vides, se changea en quatrième vitesse, et, le torse nu, se mit à frissonner. Sérieusement, on se les pelait, par là. Prenant une serviette pour se couvrir les épaules en attendant d’entrer dans l’eau, Keisuke sortit des vestiaires, et se trouva nez à nez avec la chose la plus incroyable qu’il ait jamais vue.
De grandes sources s’étendaient sur des mètres et des mètres, et l’eau légèrement trouble fumait, emplissant tout l’endroit d’une agréable chaleur. Des rochers bordaient le milieu du bassin, et quelques bambous ornaient le Rotemburo. En clair, tout était magnifique. Et une agréable odeur senteur de bois et de fleur s’élevait d’un point non loin de là, sans que le sportif n’ait pu identifier clairement de quoi il s’agissait…
Se débarrassant immédiatement de la serviette qu’il avait mise sur ses épaules en la jetant par terre ( de toute manière il était seul, alors à quoi bon faire attention à ses affaires ? ), Keisuke trempa un orteil dans l’eau pour voir quelle était sa température. Décidant de rentrer progressivement, pour ne pas s’évanouir sur le coup ( l’eau était bouillante >_< ), le jeune homme s’enfonça dans la source jusqu’au épaule, tout en gardant les bras sur le rebord.
Il ferma les yeux un instant, appréciant pleine l’agréable contact de la flotte avec sa peau, sans s’apercevoir que depuis peu, il n’était plus vraiment seul…

» Une petite baignade..[pv isabeau]